• La syphilis endémique

    La syphilis endémique (source : vulgaris médical)

     

    La syphilis endémique, appelée également bejel est une maladie infectieuse contagieuse due à une infestation par Treponema pallidum, de nature non vénérienne. Le terme vénérien désigne tout ce qui se rapporte au rapport sexuel ou qui est provoqué par l'acte sexuel. En définitive il s'agit d'une tréponématose endémique apparaissant dans certains pays tropicaux et due à un tréponème voisin de celui de la syphilis dont la transmission se fait en dehors de tout contact sexuel.

    Treponema pallium est un tréponème appartenant à la classe des Spirochètes. En ce qui concerne le bejel, le tréponème responsable est une variante de Treponema pallidum de la syphilis à savoir Treponema pallidum variante endemicum. Le manque d'hygiène favorise la transmission de la syphilis endémique.

    Le bejel se rencontre à l'état endémique dans certaines régions du Moyen-Orient et du Sahel. Sa transmission se fait durant l'enfance par voie buccale. On ne connaît pas avec précision le mode de passage du microbe d'un individu à un autre.

    Les symptômes comprennent une phase primaire, une phase secondaire et une phase tertiaire.

    • La phase primaire comporte un chancre d'inoculation cutanée généralement inapparent.
    • La phase secondaire se caractérise par l'apparition de lésions des muqueuses avec ulcérations sur les muqueuses (couche de cellules recouvrant l'intérieur des organes creux en contact avec l'air) telle que la bouche, l'anus, les zones génitales. On constate également durant la phase secondaire, des lésions cutanées des plis de flexion avec une dermatose papillomatose et quelquefois une kératodermie palmoplantaire dont la gravité est variable d'un individu à l'autre. Il s'agit d'un épaississement de la couche épidermique (couches superficielles de la peau) contenant de la corne au niveau de la voûte plantaire.
    • La phase tertiaire voit apparaître des lésions du squelette osseux et des gommes des parties molles. On ne constate pas d'atteinte du système cardiovasculaire et du système nerveux.

    Chez quelques individu on constate l'apparition d'une véritable syphilis pour lequel le traitement comporte de la pénicilline à l'instar de la syphilis endémique.

    Les examens complémentaires comprennent en particulier les examens de laboratoire qui permettent de mettre en évidence du tréponème à l'examen direct et à l'ultramicroscope (pour les spécialistes à l'examen de la sérosité qui est prélevée après grattage des lésions).
    La sérologie c'est-à-dire la recherche d'anticorps dirigés contre la syphilis devient positive à partir de la phase secondaire.

    Le traitement comprend de la benzathine benzylpénicilline à la dose unique de, 2 millions d'unités internationales par injection intramusculaire.

     

    Le Bejel (source : wikipedia)

     

    Le bejel ou syphilis endémique non vénérienne est une tréponématose - ensemble de maladies provoquées par les tréponèmes - due à Treponema pallidum endemicum qui se manifeste par une maladie chronique de la peau.

    La transmission de la maladie n'est pas vénérienne et n'est pas congénitale mais se fait habituellement par un contact direct entre des lésions cutanées et des muqueuses et par l’intermédiaire d'ustensiles tels que des couverts ou des verres.

    Le bejel se retrouve dans les pays africains au climat sec et aride et dans les communautés au mode de vie primitif où l'hygiène est précaire. Elle atteint principalement les enfants mais peut également toucher des adultes.

    Clinique et évolution

    Le bejel évolue en plusieurs phases :

    • Initialement une période dite « récente », composée de deux stades, primaire et secondaire, souvent indissociables et caractérisés par l'apparition de lésions infectieuses et contagieuses.
      • au stade primaire l'infection est limitée au site d’infection, et habituellement il n'y a pas de chancre d’inoculation.
      • au stade secondaire, il y a dissémination de l'infection, avec apparition de lésions muqueuses et cutanées monomorphes : syphilides cutanées papuleuses et plaques muqueuses buccales.
    • Puis une période dite « tardive », pouvant apparaitre après 5 à 15 ans d’évolution chez 10 % des cas non traités. Ce stade tertiaire est caractérisé par une atteinte systémique mais sans lésion viscérale. Les lésions sont alors non infectieuses et non contagieuses. Au niveau de la peau on retrouve des végétations tuberculoïdes, des ulcérations, des gommes, des cicatrices sléro-atrophiques, achromiques et des nodosités juxta-articulaires. Au niveau ostéo-articulaire on retrouve des ostéopériostite et des destructions articulaires.

    Traitement

    Le traitement de choix est une antibiothérapie par la pénicilline G retard Benzathine-Pénicilline (BP) ou Extencilline® en une injection intramusculaire unique. En cas d'allergie au pénicilline les traitements alternatifs sont les tétracyclines ou l'érythromycine (macrolide).

    Il faut traiter les sujets malades mais aussi les sujets à sérologie positive et les sujets contacts.